Une nouvelles astuce des plus utiles ! Gérer les épaisseurs… Sueurs froides, le cœur  battant, tu places ton ouvrage sur ta machine et là, c’est le drame !!! Elle patine et toi, tu chouines… 🙂

Voici comment aborder les épaisseurs sereinement.

Ici, il s’agit d’une parementure de col que j’ai décidé d’assembler à mes marges de couture afin qu’elle ne « rebique » pas dans le haut du dos. Parce que c’est désagréable, non ? 🙂

Cette technique s’appelle une sous-piqûre. Une fois que tu la connais, tu l’utilises partout et tout le temps. Elle fera l’objet d’un autre article.

Bref, sur cette photo, tu vois 6 épaisseurs de feutrine + les marges de coutures à enjamber, ça fait 7 à quelques endroits. Je te parle des coutures ouvertes qui sont perpendiculaires à la couture que je suis en train de faire (à peu près au milieu de la photo).

Se retrouver avec plusieurs épaisseurs est assez courant. C’est pour cela que j’en fais un critère de choix capital pour mes achats de machines à coudre. Je t’en parle aussi dans cet article. S’il y a bien une chose à vérifier sur une machine, c’est bien ça ainsi que la régularité du point ! En effet, si déjà ta machine entraîne moyennement les 2 épaisseurs classiques, il est évident que l’Himalaya lui paraîtra être l’Himalaya.

Cela dit, tu peux procéder à quelques réglages simples qui te faciliteront la tâche :

1. Changer ton aiguille pour une 90
2. Augmenter la pression du pied presseur
3. Augmenter ta longueur de point
4. Commencer ta couture avec tout ton tissu sous le pied de biche
5. Changer de pied de biche

1) Changer ton aiguille pour une 90

Une aiguille plus grosse aura une perforation plus franche, c’est-à-dire des distorsions moindre. C’est comme essayer de transpercer un melon, c’est plus simple avec un pic à brochette qu’avec une paille. 🙂

Plus ta perforation est franche, plus ton entraînement est franc et c’est justement ce que tu souhaites optimiser pour aider à déplacer ton chef d’œuvre à venir.

2) Augmenter la pression du pied presseur

Cela permet de solidariser au maximum tes épaisseurs.

Oui et alors ? 🙂

Voyons une pile de linge, la pile de serviettes, des tops d’été ou de tes pantalons. Eh bien, un jour, il te prend l’envie de prendre celui qui est tout en dessous. Ça t’arrive, non ? Mais…

« Si tu tires l’objet de ta convoitise vers toi, la pile s’effondrera. » (Confucius)

Une machine à coudre possède des griffes d’entraînement. Comme leur nom l’indique, elles entraînent le tissu (vers l’arrière de la machine) et la machine pique de concert. C’est sur ces griffes que tu poses ton tissu avant d’abaisser ton pied de biche. Eh bien, si tu as 6 ou 7 épaisseurs, coudre peut s’apparenter à tirer sur la serviette du bas. La couche sur les griffes est bien entraînée, les autres, pas, ça glisse, ça coud en travers dans ton épaisseur… bref, t’es bon pour découdre.

Et non 6 épaisseurs ne sont pas rares. Par exemple, pour une surpiqûre de ce chapeau avec passepoil, on est à 10 épaisseurs avec l’entoilage (bord).

Augmenter la pression du pied va comprimer toutes tes épaisseurs. Ainsi, elles avanceront d’un bloc (enfin toujours plus !).

3) Augmenter ta longueur de point

Quelques infos sur le fonctionnement de la machine à coudre. Comment peut-on régler la longueur de point sur une machine ? Un point plus long, c’est une distance plus grande entre les perforations du tissu. C’est la fréquence de ces perforations qui compte

Rien à voir avec la vitesse de ta machine. La machine pique à une vitesse variable qui est celle que tu décides (avec ta pédale ou des boutons électroniques).

Ce qui fait que la distance entre les perforations augmente, c’est l’entraînement du tissu.

Quand tu augmentes la longueur de point, c’est l’ampleur du mouvement des griffes d’entraînement que tu augmentes.

Plus ton mouvement est ample, plus la quantité de tissu déplacée est grande et donc la distance entre chaque point augmentée.

La vidéo est aussi sur la page Made in chez toi de Youtube : https://www.youtube.com/embed/DGNzvFOGQeg

Le rapport avec la gestion des épaisseurs ? Plus ta longueur de point est grande, plus ton tissu est entraîné et c’est ainsi que tu arrives à bouger le colosse !

4) Commencer ta couture avec tout ton tissu sous le pied de biche

Oui, ton pied doit être bien horizontal.

Tu places toute ta matière sous le pied de biche et les premiers points de couture que tu fais, tu les fais en marche arrière. Tout simplement tu recules ! Hop, un point d’arrêt, c’est utile et on tissu qui aura reculé, avancera mieux. Va lui demander pourquoi. 🙂

J’ai vu des astuces pour gérer les épaisseurs qui font perdre un temps monumental. Comme celle de placer une cale derrière son tissu, comme cela

Source : http://www.petitcitron.com/index.php/techniques-de-couture/astuces-de-couture/coudre-les-surepaisseurs-de-tissus#

Surtout que sur la machine que j’ai et celles des ateliers, il y a un bouton poussoir (autrement appelé « un bitonio » :)) à actionner pour que ton pied de biche une fois abaissé soit horizontal, même si toute l’épaisseur n’est pas sous le pied.

5) Changer de pied de biche

Si tu me suis, tu sais que j’aime changer de pied de biche souvent. A chaque difficulté, un pied pour te simplifier la vie. Pourquoi ne pas en profiter ? 🙂

Pour faciliter l’entraînement et enfin mettre un terme aux piles de serviettes (cf. supra.), tu adoptes le pied double entraînement.

Le concept est simple. Pour compenser le risque de déformation du tissu par un entraînement uniquement en dessous, on en applique un au dessus ! Easy Peasy. Un entraînement de la couche supérieure de ton (gâteau de) tissu.

Si tu as une PFAFF, tu peux  bénéficier du « double entraînement PFAFF », c’est la photo ci-dessus qui me l’a rappelé. Tu vois le pied griffu noir à l’arrière ? Eh bien, c’est le deuxième entraînement.

Personnellement, j’ai ce pied :

Il est vraiment efficace et cela pour plusieurs raisons :

Il entraîne au même endroit que les griffes d’entraînement

Le pied PFAFF entraîne loin derrière… mais pourquoi ? C’est toujours une aide à l’entraînement mais de là à le qualifier de double entrainement…

Il est composé de 2 parties griffues bien espacées

La surface ainsi entraînée est plus grande -> c’est plus efficace. Je pense que l’avantage de PFAFF, c’est que c’est une aide permanente (que tu peux toujours désactiver au besoin) mais je suis dubitative dans des cas d’épaisseurs telles. Mon pied double entraînement, je le sors dans les cas où je respire un grand coup avant de coudre !) 🙂 Tu peux aussi le laisser à demeure, ça ne mange pas de pain comme on dit, tes repères visuels par rapport à on pied habituel s’en trouvent modifiés mais tout est une question d’habitude.

La synchronisation

Le pied est synchronisé sur la barre à aiguilles grâce à une tige.

Quand l’aiguille s’abaisse, la tige s’abaisse aussi et les griffes se soulèvent.

Quand l’aiguille remonte, il est temps d’entraîner le tissu, les griffes du pied (en plastique blanc) s’abaissent et font avancer de concert ton tissu. Comme ça :

Te voilà prêt à escalader les Himalayers ! 😀

Des questions ? En commentaire, je te répondrai.

A bientôt et enjoy !!

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